Ortheses d'avancée mandibulaire et effets secondaires

                                        Dr  Michelle Hervy    Orthodontiste

 

 

 

Les orthèses d’avancée mandibulaire  sont devenues une alternative thérapeutique incontournable dans le traitement des SAOS. Leur principe d’action est simple et connu depuis Pierre Robin qui traitait les patients atteints du syndrome éponyme grâce à la même technique. En clair, elles permettent, par le biais d’une avancée du maxillaire inférieur un élargissement de l’espace aéropharyngé . Ce traitement est de plus en plus préféré par le patient à la VPPC en raison notamment de sa simplicité et de sa discrétion. Son mode d’action implique un ancrage dentaire matérialisé par deux gouttières reliées entre elles par un système d’avancée. Cette option thérapeutique ne pourra être retenue que si le contexte odontologique le permet bien entendu, tant aux plans techniques que physiologiques ; un nombre minimum de dents (6 par arcades), un parodonte sain, l’absence de problèmes articulaires ou encore celle d’un prognathisme important.

La propulsion mandibulaire est très employée depuis longtemps en O.D.F.. L’orthèse est ici réellement correctrice et les modifications maxillo mandibulaires sont recherchées. Dans le traitement du SAOS, ces changements deviennent délétères. En effet, l’avancée  de la mandibule implique une force réciproque supportée par les arcades dentaires.

En fait, il va exister deux types d’effets secondaires : immédiats et /ou différés. La première catégorie est la plus facile à gérer, les problèmes décrits étant souvent transitoires et liés à la phase d’adaptation ; hypersialorrhée, tensions musculaires.

A plus long terme, des modifications de l’occlusion sont à craindre, d’autant plus que la propulsion nécessaire à la correction des apnées va souvent dépasser la propulsion maximale active. Dans la majorité des cas, dépistés précocement, ces changements de l’articulé dentaire sont réversibles, l’arrêt de la cause entraînant la suppression progressive des effets. Ainsi la gestion des effets secondaires suppose-t-elle une information correcte et précise au patient, les limites du traitement par orthèse ne devant en occulter les bénéfices.